La mort, assise sur le crâne de l'humanité
et sur ce trône, la profane au rire effronté,
se balance au son du tic-tac de l'horloge,
déesse sinistre et sans grâce,
dont le doigt impassible menace
et semble te dire d'un air morose:
Il est l'heure, souviens t'en !
Trois mille six cents fois dans l'heure,
de vibrantes sensations martèlent ton coeur
et semblent te dérober un morceau de plaisir,
repoussant vers d'autres lieux l'instant du délire.
Étonnants voyages pour fuir les mondes de l'éther
où chaque jour, tu descends d'un pas vers l'enfer,
à travers les ténèbres de tes yeux profonds,
faites pour égayer l'ennui de tes prisons.
De tes visions de rêve aux déserts qui scintillent,
tu traînes des scorpions accrochés à tes chevilles
où lové en croix tout autour de ton crucifix,
de la prière en pleurs, s'exalte le christ.
Et la mort, la despote à l'envie non rassasiée,
te plante son drapeau noir sur ton crâne incliné
et semble te dire d'un air morose:
Il est l'heure, souviens t'en !