Allongés dans vos cercueils,
morts parmi les morts,
moi, je ne vous envie.
Dans vos cachots humides
et bien trop noirs,
vos carcasses angoissées
se torturent l'esprit,
et se cognent le crâne
à des plafonds pourris.
De lents corbillards
défilent lentement
le long de vos âmes
rongées par les vers
comme par un remords.
Au fond de vos orbites,
un peuple muet
d'infâmes araignées
y vient tisser sa toile.
Dans vos caveaux putrescents,
de gluants bataillons de larves
s'activent inlassablement
à dépouiller votre squelette.
La puanteur est si forte que,
de partout aux alentours,
elle attire en masse
des cohortes de vermines
en ce lieu de ripaille.
Loin de vos cimetières,
loin de vos lamentations
et de vos prières, moi,
je veux creuser une fosse
pour y jeter mon cadavre.
A l'abri de vos cortèges
et de vos cérémonies,
j'inviterai mes amis les vautours
à se saigner à l'heure du festin !