Toi qui marches les yeux fermés,
redresses un peu le bout de ton nez
et regardes bien tous ces innocents,
ces hommes, ces femmes, ces enfants.
Prends le temps de les comprendre,
d'admirer tous ces visages si tendres.
Toutes ces beautés qui t'entourent,
n'en valent-elles pas le détour ?
Que représentent-elles pour toi,
à part le spectre d'une proie...
Vas y, mon beau militaire,
marches, écrases cette terre.
Un jour, c'est elle qui t'écrasera,
et qui, même aussi, t'ensevelira
sous le poids de ton ignorance,
sous le joug de ton arrogance,
dans un désir sans haine,
dans un mépris sans peine.
Pauvre mortel, que tu fais !
Sans âme, ni coeur, tu es.
Ce jour là, ceux ne sont,
ni tes soldats de plomb,
ni ton armée couleur pastel,
aussi puissante soit-elle,
qui te redonneront la vie.
Et tu regretteras, je te le dis,
de ne pas avoir été homme
mais machine qui façonne,
programme un idéal, détruire,
machine qui ne fait que nuire !