Ils t'ont réduit à vivre comme un pantin désarticulé,
une marionnette qu'on bouge, que l'on manipule,
que l'on fait pencher, toujours, du bon côté.
Et tu es là, sans t'en apercevoir,
encore sous le choc de la victoire,
avec un beau programme à faire valoir.
Ils ont gagné, et dans l'euphorie,
bien sûr, ils ne t'ont pas oublié.
Ils te félicitent, te remercient,
et plus tard, t'enverront chier.
Les impôts, les taxes, le chôme,
tu étouffes, tu ne peux plus payer,
tu es dans la merde et tu te dis:
Vivement les prochaines élections
que je retourne les manches de mon blouson !
Gauche-droite ! Gauche-droite !
Esclave du vote, tu marches au pas !
Ils t'ont réduit à une simple marionnette olé,
un pantin qu'on monte, que l'on démonte,
que l'on fait pencher, toujours du bon côté.
Et tu es là, comme une grosse bite,
bien raide sous le choc du verdict,
et qui, bien vite, se recroqueville
à cause du sort qu'on lui inflige.
Ils ont perdu et avec eux, tu as tout perdu.
Désemparé, désabusé, dépité, désoeuvré,
il ne te reste plus que tes yeux pour pleurer.
Il te faudra encore attendre au moins sept ans,
avant de reformuler des projets, des grands.
Tu devras sans cesse trouver des combines
pour t'en sortir, car comme une bille, tu avais crié
sur tous les toits, pour qui tu ne voterais pas !
Gauche-droite ! Gauche-droite !
Esclave du vote, ne votes pas !
Ne vote plus ! N'observe plus !